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Un parcours inspirant : quand l’INSA LYON et l’entreprise Assystem accompagnent la réussite de Sébastien BEAUJEU, déficient auditif.

 

Dans le domaine de l'enseignement supérieur et de l'entreprise, l'adaptation et l'inclusion des personnes en situation de handicap sont des enjeux majeurs. L'histoire de Sébastien BEAUJEU, diplômé en 2022 en Génie Electrique à l'INSA LYON et en alternance dans l'entreprise Assystem, en est une illustration parfaite.

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir ingénieur ? Pourquoi ce domaine ?

« Depuis de nombreuses années, je suis intéressé par tous les domaines d'application de l'électricité et, de ce fait, curieux et motivé pour apprendre le fonctionnement des systèmes électriques et électroniques de puissance, j'ai souhaité connaître les étapes de leur conception car, il y a longtemps déjà, je voyais comme un jeu les schémas/calculs qui amenaient à choisir tel ou tel composant/élément électrique.

Je suis également très intéressé par les innovations et équipements électriques de type éoliennes ou panneaux photovoltaïques, parce que, selon moi, c'est essentiel pour l'avenir de l'énergie renouvelable et la rénovation des bâtiments/industries (je suis titulaire de licence professionnelle Maîtrise de l'énergie électrique et développement durable). J'ai souhaité faire des études pour trouver les bonnes solutions qui permettraient de faire évoluer les systèmes électriques.

Enfin, je n'ai pas compté arrêter mes études après le DUT et la licence afin de continuer à approfondir mes connaissances et à développer mes compétences. C'est pourquoi j'ai souhaité devenir ingénieur et je suis heureux de l'avoir fait ! »

  

Vous avez une déficience auditive, comment avez-vous vécu votre parcours ingénieur avec celle-ci ? 

« C'est vrai qu'il n'est pas très simple, pour moi, de communiquer avec les autres parce qu'on doit échanger par écrit. Cependant, je ne me suis pas senti abandonné ou éloigné du monde "entendant" parce que les enseignants, personnels administratifs et étudiants de ma classe m'ont beaucoup aidé. Aussi, certains professeurs m'ont proposé des créneaux individuels pour me réexpliquer les leçons. Enfin, je ne me suis jamais senti seul car j'ai eu la chance d’être soutenu, encouragé et rassuré dans les moments de doute par des personnes qui ont cru en moi et que je remercie encore.

À l'INSA, certains étudiants ont appris les bases de la langue des signes française (LSF) pour pouvoir communiquer un peu plus facilement avec moi.

Dans l'entreprise Assystem, j'ai organisé des cours pour enseigner la LSF à mes collègues (suite à leur demande) pour faciliter les échanges. Mes collègues étaient majoritairement jeunes, l'intégration a été facile, car j'étais à l'aise au sein de cette équipe. »

 

Comment votre école et votre entreprise se sont adaptées ? Quels moyens ont été mis en place ?

« La cellule handicap fait appel à des interprètes en LSF pour intervenir dans certains cours. Malheureusement, les interprètes ne sont pas forcément présents pour tous les cours, il y a alors plusieurs solutions possibles :

  • } Des professeurs parlent moins, mais écrivent beaucoup au tableau,
  • } Des étudiants ont pris des notes pour moi,
  • } Des professeurs proposent des créneaux individuels...

Dans l'entreprise, bien sûr, les interprètes ne peuvent pas être toujours présents cependant, ils interviennent souvent pour des réunions importantes et longues. Pour les échanges plus brefs, on s'écrit via l'application Teams, sur papier, tableaux ou smartphones... Dans ma dernière entreprise, ils ont installé le logiciel « Elioz » pour que je puisse échanger avec quelqu'un qui ne connaît pas la LSF et un interprète en distanciel.

Enfin, pour l'environnement, ils m'ont également prêté un boîtier vibrant pour m’alarmer en cas d'incendie. »

 

Quels sont vos projets professionnels à la suite de ce diplôme ?

« Actuellement, je travaille chez Cyclife Engineering et je fais des études de la déconstruction et du démantèlement nucléaire (autrement dit, rénovation des sites nucléaires). Je souhaite mettre mes compétences à profit et acquérir de nouvelles connaissances du métier électrique. En effet, dans l'entreprise actuelle, nous étudions les machines tournantes très spécialisées des sites nucléaires alors que je n'ai jamais travaillé dessus auparavant.

Pour cela, je veux toujours approfondir mon expérience dans les nouvelles technologies et les nouveaux matériels. »

 

Que conseillez-vous à un(e) futur(e) ingénieur(e) pour réussir son diplôme et son alternance ?

« Il faut s'accrocher et ne pas lâcher ! Il y a bien sûr des épreuves difficiles à passer, mais il faut lutter ! Les périodes de découragement existent, mais il faut toujours penser à l'objectif qu'on s'est fixé !

Réviser avec les autres étudiants, c'est très intéressant pour progresser. Ne pas hésiter à approcher (ou contacter) les professeurs pour poser des questions. Réviser régulièrement et refaire les exercices.

Dans l'entreprise, il est important d’éviter de travailler seul dans son coin et surtout de garder un esprit d'équipe. C'est « l’arme super importante » nécessaire à l’entreprise ! Ne pas rester bloquer tout seul et exprimer ses difficultés avec les collègues, toujours rester en lien avec les autres. De plus, tous les collègues ont besoin d'entraides en cas de problèmes.

Et surtout, sortir un peu pour se changer les idées (Par exemple faire du sport ou une soirée avec des amis ;) )... »